2 décembre 2024 • ACTUALITÉS
[Portrait du mois] Rencontre avec Clémence Lagoutte, éducatrice de jeunes enfants à la crèche Martin
Racontez-nous votre parcours ?
Pendant longtemps, l’idée de mon futur métier était un peu floue. J’ai découvert le métier d’éducateur de jeunes enfants au collège, ce qui m’a permis par la suite d’avoir une voie toute tracée. J’ai passé un bac général ES pour accéder à une classe préparatoire au concours d’entrée à l’école d’EJE. Les concours passés, j’ai intégré l’école de mon choix : l’IRTS Parmentier. Mes différents stages m’ont permis de découvrir ce qui m’animait dans le métier d’EJE mais surtout, de savoir ce que, moi, future éducatrice de jeunes enfants, je voudrai mettre en place plus tard.
Au bout des trois ans de formation, mon diplôme validé, j’ai pris du temps pour moi et passé mon code et mon permis de conduire. Par la même occasion, j’ai gardé une petite fille tous les soirs, dès la sortie de la maternelle. En avril 2019, j’ai commencé à travailler réellement en tant qu’éducatrice de jeunes enfants au sein de la crèche « Les Robinsons ». Après trois ans et demi dans cet établissement, j’ai eu la chance de rejoindre une autre structure Crescendo, la crèche « Martin », plus petite et sur un poste avec plus de responsabilités concernant l’accompagnement de l’équipe et en relais de direction. J’entame ma troisième année dans cette crèche.
Parlez-nous de votre métier.
Le métier d’éducatrice de jeunes enfants est aussi riche que fatiguant et émouvant. Très riche car il balaye un grand nombre de sujets, de personnes avec qui travailler. Fatiguant car comme disait Janus Korczak : « Vous dites : C’est fatiguant de fréquenter les enfants. Vous avez raison. Vous ajoutez : parce qu’il faut se baisser, s’incliner, se courber, se faire tout petit. Là, vous avez tort, ce n’est pas cela qui fatigue le plus, c’est le fait d’être obligé de s’élever, de se mettre sur la pointe des pieds jusqu’à la hauteur de leurs sentiments, pour ne pas les blesser ». Pour moi, ce corps de métier se conjugue avec sa personnalité. Il y a autant de style d’éducateurs de jeunes enfants que de personnes. C’est un métier dans lequel on avance à pas de fourmis pour un aboutissement énorme lorsque le progrès apparait, au niveau du professionnel comme des enfants.
C’est un métier riche en émotions lorsque nous mettons en place des pistes de réflexion, des actions en direction du jeune enfant et que les résultats apparaissent au bout d’un moment. C’est un sentiment de satisfaction. Ce métier apporte de la gratitude, parfois verbalement de la part des parents, mais surtout lorsque l’on observe les enfants sereins avec tous les membres de l’équipe, les instants de fou rire entre enfants durant la journée ou encore et surtout, le sourire sur leur visage lorsqu’ils arrivent à faire une nouvelle chose.
Les éducateurs de jeunes enfants doivent composer avec les parents et avec les professionnels de l’équipe pour pouvoir accompagner au mieux les enfants sur toute la journée. Je vois ce travail comme une enquête à résoudre, alliant les indices que les enfants nous montrent avec les échanges que nous pouvons avoir avec les différentes personnes qui l’accompagnent et s’occupent de lui.
Qu’est ce qui, pour vous, fait la différence chez Crescendo ?
Pour débuter ma carrière en tant qu’éducatrice de jeunes enfants, j’ai souhaité rejoindre Crescendo car c’est une association dans laquelle je me retrouve. Ayant fait des stages dans des structures privées et municipales, les valeurs et la prise en compte du salarié sont moins au cœur des préoccupations que chez Crescendo.
Un projet particulier vous tient-il à cœur ?
Depuis quelques années, j’ai le projet de déménager dans le sud-ouest de la France pour trouver une qualité de vie adéquate avec ce que je suis devenue mais aussi pour retrouver, si possible, l’aspect d’une crèche familiale. Pour moi, cet aspect familial est important car il permet de trouver une bonne entente et un bien-être au travail qui ne se trouvent pas partout et ne sont pas négligeables. De plus, j’aimerais retrouver et mettre en place le lien entre la nature et les enfants, ce qui est plus restreint à Paris.