Dans le cadre de son projet Les épicènes, Crescendo s’engage pour déconstruire les stéréotypes de genre dès le plus jeune âge et propose à ses salarié.e.s des séjours d’immersion au sein de crèches européennes, via Erasmus +.

En plus de former l’ensemble de ses professionnel.le.s à l’égalité filles-garçons, Crescendo leur permet de se rendre dans une structure d’accueil de la petite enfance européenne pour échanger sur leurs pratiques professionnelles et observer de nouvelles pédagogies.

Sylvie Spaniol, responsable de la crèche Part’Âges et Sarah Heillig, auxiliaire de puériculture, ont passé deux jours à Berlin au sein de la crèche Neue Steinmetz de l’association Ina Kindergarten.
Elles nous en disent plus sur leur expérience immersive.

Pourquoi avez-vous souhaité participer à ce programme d’échange ?
Par curiosité professionnelle. C’est toujours intéressant d’aller voir ce qui se fait dans d’autres structures, dans un pays avec une politique de petite enfance différente de la nôtre. En Allemagne, les enfants sont accueillis jusqu’à leurs 6 ans. C’est aussi toujours utile de comparer nos pratiques, de revenir avec des idées pour dynamiser notre équipe et notre projet, d’avoir un autre point de vue sur la déconstruction des stéréotypes de genre au sein de la crèche.

Comment s’est déroulé votre séjour ?
Nous avons passé deux jours au sein de la crèche Neue Steinmetz qui accueille 80 enfants. Lors de la première matinée, nous avons visité la structure et échangé avec l’équipe sur notre venue et nos objectifs. Nous avons ensuite été, chacune notre tour, en immersion dans le groupe des Mini (8 mois à 2 ans) et dans celui des Midi (2 à 4 ans). Nous avions une grille pour observer comment les professionnel.le.s mettaient en place les thématiques dédiées à l’égalité filles-garçons. Nous avons partagé les moments clés de la journée des enfants et participé aux activités. Nous avons été très bien accueillies ce qui a permis des échanges très intéressants.

Quelle était la démarche de la crèche en termes de déconstruction des stéréotypes de genre ?
Les professionnel.le.s travaillent sur ce sujet depuis de nombreuses années et ont une démarche éducative déjà très poussée. Tout ce qui est sexué tend à disparaitre. Costumes, mobilier, supports, rien n’est défini par les couleurs ou le genre. Par exemple, une palette de couleurs est proposée aux enfants pour leur gobelet de brosse à dents. Chacun a choisi selon ses préférences et non pas selon une couleur genrée, rose pour les filles et bleu pour les garçons.

L’équipe est mixte avec cinq hommes. Nous avons pu observer que les enfants allaient vers l’éducateur en fonction de l’activité. Chaque adulte est reconnu en tant que personne et non pas selon son genre.

Selon vous, quelle est la plus-value de cette démarche immersive ?
Nous revenons avec les valises chargées d’idées et de pratiques complémentaires à ce que nous faisons chez Part’Âges, notamment pour donner plus d’autonomie aux enfants, d’être encore plus à l’écoute de leurs besoins, de leur offrir un espace dans lequel ils sont libres de choisir ce qu’ils veulent être et faire.